jeudi 24 juillet 2014

Brésil : Partie 2/2



En conséquence de cette journée de la veille et avec une bonne nuit de sommeil, je me réveille avec des courbatures venues d’un autre monde. Peu importe, aujourd’hui c’est jour de match ! Nous avons la chance d’assister à la confrontation Belgique – Russie dans le légendaire Maracaña. Pour tout fan de football, le Maracaña est un rêve. Rien que la prononciation de son nom nous procure quelque chose. Les puristes vous diront que le stade n’est plus ce qu’il était. En effet, les normes FIFA (Fédération Internationale de Football Association) ont imposé des changements drastiques à l’enceinte. En 60 ans, ce dernier est passé de 200.000 (199.854 exactement) à 77.000 places (76.804). Alors oui, changement il y a eu mais qu’importe, le Maracaña reste le Maracaña, théâtre mythique de certaines confrontations. 

Maracaña.

Le stade se trouvant en périphérie de la ville, nous comptons 1h30 pour nous y rendre. Notre cœur bat plus pour la Belgique alors on décide de s’habiller en rouge à défaut de posséder les maillots. En chemin, je prends pour la première fois le métro ici. La FIFA a très bien géré la chose. Tout détenteur du billet pour le match ne paye pas son ticket. Comme vous vous en doutez, Rio c’est gigantesque. Nous ne comptons pas moins de 18 stations avec un changement pour nous rendre au paradis. Le gros hic du trajet se trouve dans l’air conditionnée, il fait un froid nordique à bord. Quand on est en short-t-shirt, je peux vous assurer qu’on sent le chemin passer.
Enfin arrivés, une masse de personne est déjà sur place. Quelques courageux essayent de trouver encore des places. Ils sont pour la plupart dans les escaliers avec un panneau « Need Ticket ». Pourquoi dans les escaliers ? Tout simplement parce que la vente est interdite dans l’enceinte du stade. C’est après pas moins de 4 contrôles passés, que nous pouvons enfin rentrer dans le complexe. 

Allez les Belges !

Malgré la perte de sièges, le stade reste gigantesque et selon où l’on se trouve, il faut bien une quinzaine de minutes à pied pour se rendre à notre porte. Vous ne pouvez imaginer l’excitation ressentie quand on se trouve à quelques mètres de l’entrée. On aperçoit une foule, des bruits, enfin plutôt des chants, et des acclamations nous parviennent à l’oreille. Ca y est, j’y suis. J’aperçois la lumière blanche au bout du couloir, il est temps d’y aller. Le stade est juste magnifique, il fait très neuf donc il perd un peu de son charme et de son histoire mais quelle beauté ! Quatre écrans géants sont installés au-dessus des coins du rectangle vert. La pelouse est un billard, admirable. Manque de chance, nous nous retrouvons avec des Russes. Passée la magie de la découverte, le match est tout autre. Je n’irai pas jusqu’à l’ennui ferme mais presque. Un petit but à la fin de la rencontre vient sauver cette pauvre confrontation. La Russie s’incline 1 à 0. Nous rentrons donc un peu bredouilles à la maison.

Non je n'ai pas prit cette photo...

Journée découverte en ce mardi 25 Juin. Au programme, visite du Centro et dernier match de poule pour le Brésil. Nous débutons par les fameuses marches multicolores, connues sous le nom d’escalier Selarón

Avec les copains.

Situées entre les quartiers de Santa Teresa et Lapa, ces dernières ont la particularité d'être ornées, sur toute leur longueur, de plus de 2 000 carreaux de faïence venant de 120 pays différents. L'escalier est une œuvre de l'artiste d'origine chilienne Jorge Selarón. 

Habillé aux couleurs du Brésil.

Les photos prises, on se rabat sur le centre pour visiter la très impressionnante cathédrale Saint-Sébastien, l'un des principaux sanctuaires catholiques de la ville. La base forme une ellipse dont le diamètre atteint jusqu'à 106 mètres, la basilique est faite sur 360 degrés, cela donne une impression d’immensité. Elle peut abriter jusqu’à 20.000 fidèles.

Cathédrale Saint-Sébastien.

Tout en continuant la visite de la ville, nous prenons un ascenseur dans un endroit dont le nom m’échappe. Ce qui m’amène à vous raconter quelque chose de surprenant ici mais non moins marrant. Même si le Brésil est la septième puissance économique mondiale, il en reste pas moins un pays où la pauvreté est très présente. De ce fait certains citoyens ont des métiers pour le moins comiques. J’en reviens donc à mon ascenseur. A l’intérieur, un homme, assis sur une chaise attend ses passagers. Sa profession est donc d’appuyer sur les boutons. Si déjà la situation est cocasse, attendez la suite. Il faut savoir que par bouton, j’entends 2 boutons, l’étage 0 et l’étage 1. Hilarant non ? J’ai d’autres exemples comme emplois plutôt superflus. La personne qui range les achats derrière la caissière dans les supermarchés ainsi que celle qui vend les billets de bus à l’intérieur de ce dernier. On pourrait croire que leur efficacité est décuplée vu le nombre d’emplois en plus mais que nenni…  
 
Logo d'un des clubs de Football de Rio : Botafogo

Fin de la parenthèse, direction les achats souvenirs. Toujours accompagnés de la maman d’Arthur, elle nous fait découvrir des magasins bien sympas. On ne rate pas le fameux magasin de tongs. C’est un peu la base au Brésil, si tu viens ici sans ramener des tongs tu es bien mignon mais bon… Elles se déclinent de toutes les couleurs possibles, on trouve même des tongs à talons, c’est dire. Nous continuons les emplettes avec des drapeaux et quelques babioles.
Arrive le match du Brésil, nous décidons d’aller au Fifa Fan Fest, en nous disant que l’ambiance allait être incroyable. Sachez que dès que le Brésil joue, la ville se transforme. Tous les habitants sont tous de jaune vêtues, le jour est bien entendu férié (Si ils jouent l’après-midi, certains employés travaillent le matin mais c’est rare, idem pour les écoliers). Dès le coup d’envoi, les rues sont désertes, les magasins fermés, pas un bruit. C’est vraiment une expérience à vivre. 

Les couleurs des joueurs Brésiliens.

Même avec une heure d’avance, le Fifa Fan Fest était bondé. Nous étions à 100m environ et, malgré la taille de l’écran, avec ma grande taille (ironie…) c’était pénible. De plus, les Brésiliens étaient vraiment concentrés sur le match. Il y avait peu de cris ou des chants de supporters. C’était une atmosphère pour le moins bizarre. Nous savons que cette coupe du monde n’était pas voulue par ses citoyens, peut-être y avait un lien de cause à effet ? Probablement.
Bien sûr, n’allez pas croire qu’ils ne supportaient pas leurs équipes, bien au contraire. A chaque but, toute la ville criait mais il y avait une certaine retenue chez eux contrairement à ce que nous nous imaginions.

Ne voyant que très peu le match, nous avons tenu une vingtaine de minutes et avons décidé de déserter le complexe pour un petit bar de quartier. L’écran était ridicule comparé au précédent mais nous étions assis et en compagnie de supporters brésiliens. Je vous ai déjà parlé dans l’ancien article de la boisson sur consommée ici, la Caïpirinha. La bière fait également partie des boissons courantes. C’est même cette dernière qui est consommée en abondance par les Cariocas. Comptez environ 3 degrés d’alcool contre 5 chez nous. On pourrait croire que la différence est infime mais elle se sent réellement. A la fin de la journée, on se surprend à avoir bu plus que de raison… 

Coucou !!!!!

Vient enfin le jour tant attendu, le match de l’EQUIPE DE FRANCE, plus précisément France – Equateur. Pour tout supporter de son pays, c’est plus qu’un rêve d’aller voir jouer son équipe en coupe du monde, alors au Brésil… Le match se joue toujours dans le magnifique stade Maracaña. 

Fish eye.

Petite parenthèse, au Brésil il existe de nombreux clubs privés dans différents quartiers de la ville. Ces clubs comportent des piscines, des courts de tennis, terrain(s) de foot, salles de musculation, un restaurant buffet et des salles qu’on peut louer pour un anniversaire ou autre. L’accès est possible à tous citoyens Cariocas mais il faut acheter des parts du club. C’est vraiment quelque chose de très répandu dans ce pays.
Douchés et habillés en bleu, nous partons donc tout d’abord manger un bout dans l’un d’entre eux accompagnés du père d’Arthur, étant lui-même membre. Manque de pot, le buffet n’était pas de la partie ce jour-là. Le serveur nous indique qu’on peut tout de même manger. Seulement, nous avons le choix entre poisson ou viande. Rassasiés et chauds comme la braise, direction el Templo do Futebol, Maracaña.

Nous prenons une nouvelle fois les transports en commun pour nous y rendre. Il fait toujours aussi froid dans le métro mais qu’importe nous sommes bientôt au moment que nous attendions tous les quatres. Arrivés au stade, bien qu’ayant lu que les Français étaient nombreux à s’être déplacés, je suis étonné par toute cette foule. Une euphorie s’installe entre supporters Gaulois et c’est jubilatoire. Une heure avant le coup d’envoi, nous voilà tous (une bonne centaine) devant le bar à siroter quelques bières et à chanter. Nous avons pris complètement possession du café. Des courageux équatoriens restent plantés devant nous, séparés par la police, et chantent également. Parmi les nombreuses chansons je vous ai retenu le couplet le plus cocasse de l’après-midi : « Et l’Equateur on ne sait même pas où c’est, et l’Equateur on ne sait même pas où c’est ».
A 30min du coup d’envoi, il est temps de rentrer dans l’enceinte, l’excitation est à son comble. Ça y est, nous y sommes. Le stade est toujours aussi magnifique. Il l’est encore plus teinté de bleu et de jaune. Je dois avouer qu’il était plus jaune que bleu mais qu’importe. Je vous passe les détails au moment de la Marseillaise… Chauvin jusqu’au bout des ongles et fier de son pays comme moi, cela reste un moment unique dans une vie de pouvoir chanter son hymne à pleine voix suivi de milliers personnes autour de soi.


Benjamin et Alexy.

Hélas, nous avons assisté à la prestation la plus décevante des bleus. Nonobstant quelques occasions, le match était très soporifique. La partie se termine sur un pauvre 0-0. Nous n'avons quand même plus de voix (ou très peu), une envie folle d'uriner au vu des litres ingurgités et ce goût d'inachevé en tête mais qu'importe, la France est première de son groupe et est qualifiée pour les huitièmes de finale.
 
Tu le sais.

Plus que quelques jours à Rio avant le départ (4 pour être plus précis), le temps est passé si vite c'est incroyable. A l’affiche de ce jour, visite de l'une des merveilles du monde, j'ai nommé la statue du Christ rédempteur, ou Corcovado comme ils le nomment ici, et farniente sur la plage.

Le Christ Rédempteur.

En fait, la statue est érigée sur le mont du Corcovado et domine la ville du haut de ses 38 mètres. Pour les plus patriotiques d’entre nous, je peux vous affirmer qu’elle fut réalisée par le sculpteur français Paul Landowski. Pour s’y rendre nous prenons un taxi qui nous dépose au pied du mont. 

Taxis de Rio.

Nouvel aparté, concernant cette fois-ci les taxis. Ces derniers étant omniprésents dans la ville, ils restent un moyen de locomotion extrêmement efficace car ils ont le mérite d’être peu onéreux. Pourquoi je vous parle de ça ? Au moment de les appeler, on se met au bord de la route et on fait un petit signe de la main (classique). Viens la partie amusante, à mon arrivée ici, quand je les appelais, certains me faisait un signe avec leurs doigts du style « ferme-la » (voir la vidéo ci-dessous). Vexé et contrarié, je rapportais ça à mes amis qui eux ne manquaient pas de se marrer. Alors, quand j’ai eu l’occasion de demander pourquoi ils faisaient ça auprès d’un chauffeur, il m’a répondu en s’amusant que ça voulait juste dire qu’ils étaient complets… 



Aparté terminé, je reprends où j’en étais. Pour se rendre devant la statue, il faut prendre un petit train qui dure une vingtaine de minutes. Arrivés là-haut, 10 petites minutes nous suffisent pour admirer le fameux monument de Rio. Je vais surement faire des déçus mais je n’ai pas été estomaqué par cette « merveille ».

Corco's Selfie

Probablement la faute à la foule gigantesque qui trône autour. On a cette vague impression d’être un mouton qui suit pour avoir sa photo. Ça reste tout de même un édifice à voir mais privilégiez l’aube pour les futurs visiteurs.
La foule et la vue magnifique du Corco.

En revanche, j’ai découvert une chanson géniale lors de mon passage ici. Une foule de gens habillés en bleu clair chantaient à tue-tête une chanson devant une journaliste et son caméraman. En m’approchant, j’ai compris que c’était des supporters Argentins. Cette chanson m’a tout de suite plu même si je ne comprenais pas les paroles. 3 semaines plus tard, cette chanson est devenue quasiment l’hymne de la coupe du monde. Je vous fais partager les paroles ainsi que la chanson en lien.


"Brésil, dis-moi ce que ça fait d’avoir papa à la maison/Je te promets que même si les années passent, nous n’oublierons jamais/Que Diego vous a dribblé, et Cani terrassés/Vous pleurez depuis l’Italie jusqu’à aujourd’hui/Tu va voir Messi, il va nous ramener la Coupe/Maradona est plus grand que Pelé."


Voici le lien de la chanson :
 https://www.youtube.com/watch?v=LxFXxmofyDc
https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/images/cleardot.gif

 En ce vendredi 27 Juin, nous avions décidé de faire une sortie hors de Rio de Janeiro. Cette dernière consistait à nous amener à 3h de Rio dans des petites îles (paradisiaques). La famille d’Arthur avait déjà fait cette excursion donc nous partions confiants. 

Ipanema Beach.

Rendez-vous à 7h dans le quartier d’Ipanema. Nous montons donc dans un petit bus satisfait de partir. Etant les premiers dans le bus, nous nous doutions que d’autres allaient prendre le relais mais c’est là où nous étions vraiment innocents. Après un changement de bus et 2h passées à tourner dans Rio, nous prenons la route. Comme d’habitude, un froid polaire règne dans le bus ! Obligés de se couvrir avec la serviette tant il faisait froid. Les organisateurs nous avaient annoncés 3h de route. Après 5h de bus, je commençais vraiment à trouver le temps long. Je décide de me rendormir musique dans les oreilles pour faire passer le temps. Je me réveille une heure plus tard et Ben me dit que nous sommes escortés par la police. Pensant à un canular je ne le crois pas une seule seconde. Je me rends compte qu’il disait vrai quand j’aperçois des motards devant et derrière le bus. 13h30 (6h30 passées dans le bus), le bus n’était pas en règle et on change à nouveau d’autocar. Programmé à 10h, on arrive finalement à 14h sur le bateau.

Seule photo "potable" de l'excursion.
 
La plupart des passagers sont complètement éméchés depuis déjà une bonne paire d’heures. L’excursion se déroule à la va-vite, juste le temps de se baigner qu’il faut déjà repartir. Et oui, retard oblige… Nous rentrons en définitive vers 20h à Rio, pour environ dix heures de bus et 2h30 sur le bateau. Sortie vraiment pénible. Il en fallait bien une me direz-vous ?
Toujours Ipanema Beach.
Avant dernier jour et déjà la nostalgie se fait sentir. On a la chance d’assister pour la troisième fois à un match au Maracaña et quel match ! Huitième de finale opposant l’Uruguay à la Colombie. Je fais un petit bond en avant directement dans le stade (je pense vous avoir assez parlé des coulisses). A ce jour, ça restera le plus beau match de foot que j’ai vu de ma vie. Tant par l’ambiance que par la beauté du jeu. Pendant l’hymne Uruguayen, j’en ai encore des frissons rien qu’à l’écrire, imaginez-vous un chant entonné par tout un stade les yeux fermés, larmes qui coulent sur leurs joues comme si c’était LE moment de leurs vies. Somptueux. Les supporters colombiens s’étaient déplacés en masse ce jour-là (80% de colombiens dans le stade contre 20% d’Uruguayens). La Colombie était bien plus forte sur ce match et elle gagna logiquement. J’ai assisté au plus beau but de la coupe du monde (officiel) signé James Rodriguez. Ce que j’ai trouvé magnifique, c’était la folie et l’amour du maillot des Uruguayens. Bien qu’étant sûrs de perdre le match, ils continuaient à chanter et soutenir leurs pays jusqu’au coup de sifflet final. Remarquable.
LA FOLIE de ce match !!!

Cette étape et cet article au Brésil se termine donc sur un match magnifique. Je recommande vivement ce pays et cette ville magique tant par sa nature abondante que par ses monuments et quartiers variés. Je tenais également à remercier Arthur et sa famille pour ce rêve d’enfant (et d’adulte) réalisé grâce à eux. J’ai passé 12 jours incroyables grâce à la gentillesse de ces personnes. J’ai fait de belles rencontres avec Arthur et Benjamin. Des gros moments de fous rires et de complicité comme d’habitude avec Alexy. Un grand Merci à tout le monde.

Adios Rio ...

Prochaine étape : Le Pérou. Hasta Luego Todos !

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